Les plantations sont à favoriser à proximité des bâtiments pour apporter l’ombrage en été sans arrêter le soleil d’hiver (arbres à feuilles caduques) et pour diminuer l’exposition du sol au rayonnement solaire. Les végétaux créent des ombrages sur le sol et les parois, permettent de gérer l’habitabilité des espaces extérieurs et de protéger les espaces intérieurs des bâtiments. Ils assurent également une humidification de l’air grâce aux échanges gazeux et de vapeur d’eau entre les plantes et l’atmosphère. Il faudra aussi, lors du choix des plantations, porter une attention particulière aux risques d’allergie qu’elles peuvent entrainer par le pollen.
a. Le choix des végétaux :
Les végétaux doivent être choisis en fonction de leur capacité d’adaptation au lieu (sol, température, humidité…), de leur taille et nature (arboré, tapissant, feuilles caduques…) mais avant tout en fonction du rôle à jouer (protection solaire en été mais brise-vent, captage en hiver…). Les végétaux développent une grande surface d’échange avec l’air environnant (feuilles, brins d’herbe) qui leur assure un refroidissement permanent. Des mesures en été sous un platane montrent que la température du feuillage est en général inférieure à celle relevée dans son environnement (air et surfaces minérales). Ce refroidissement est encore accentué pour les pelouses, qui bénéficient du phénomène de rosée (c’est en été que l’air contient le maximum d’eau).
b. La végétalisation des façades ou de la toiture :
La végétalisation des parois est une très bonne solution à la fois esthétique, écologique et performante thermiquement. Les plantes entretiennent, par évapotranspiration, une confortable ambiance de fraîcheur. Une barrière végétale intérieure ou extérieure est une bonne solution pour faire écran aux rayons du soleil tout en laissant l’air circuler.
c. Les atouts des toitures végétalisées :
- Confort thermique : amélioration des caractéristiques thermiques (surtout l’été en climat méditerranéen)
- Gestion des eaux pluviales (rôle de tampon : retient entre 20 et 40 litres/m², évitant la saturation des réseaux)
- Confort visuel : apport de végétation en zones urbaines (optimisation des surfaces, esthétique, intégration du bâtiment dans son environnement)
- Confort acoustique : diminution des nuisances sonores (rôle d’absorption des bruits extérieurs)
- Qualité de l’air : amélioration de la qualité de l’air par production d’oxygène et fixation du CO2 (contribution à la lutte contre la pollution). Absorption d’une partie des gaz polluants et des poussières contenues dans l’air. Humidification de l’air asséché par la pollution urbaine entraînant une réduction de l’aptitude aux allergies.
- Protection des étanchéités (durabilité augmentée)
- Maintien de la biodiversité
- Valorisation de l’image du bâtiment
- Prolongation de la durée de vie de la toiture en servant d’écran contre les rayons ultra-violet et rayons solaires et en la protégeant contre les agressions des intempéries.
d. Composition d’une toiture végétalisée :
Support : Tout type d’élément (béton, acier, bois) à la condition que la surcharge admissible soit compatible avec celle du système projeté. Il faut savoir que seule une toiture lourde en béton permet une pente nulle. Tous les autres types de support impliquent des pentes minimum de 3%.
Complexe isolant : Ils doivent avoir une résistance mécanique importante compatible avec les surcharges prévues, en particulier à la compression et au poinçonnement. Tous types d’isolants : isolants minéraux, plastiques de type polystyrène ou isolants écologiques de type laine de chanvre, liège, bois feutrés…
Le système d’étanchéité : Il assure l’étanchéité de la toiture. La membrane est conçue pour résister à la pénétration des racines. Les systèmes d’étanchéité se répartissent également en 3 familles (bitumes, asphaltes et membranes synthétiques). Aucun n’est vraiment satisfaisant du point de vue environnemental, sauf peut-être les nouvelles membranes sans chlore à base de polyoléfines souples. Mais leur coût reste élevé.
Le drainage : Son rôle est de stocker l’eau nécessaire à la croissance des plantes, de faciliter l’écoulement de l’eau vers les évacuations d’eaux pluviales, mais également de ventiler la sous face du substrat. Celui-ci sera choisi en fonction de la pente de la toiture (granulats d’argile expansée, cailloux, graviers, plaques de polystyrène alvéolées et nervurées).
Le filtre : Il est constitué d’une nappe de fibres synthétiques non tissées. Il permet d’empêcher le colmatage de la couche drainante par les particules fines du substrat (nappes de laines de verre, synthétiques en polyester ou polypropylène).
Le substrat : Il assure les caractéristiques optimales constantes pour la végétalisation des toitures : capacité de rétention en eau, perméabilité, résistance à l’érosion, densité (mousse de sphaigne, terreau, terre noire, compost, etc.).
La végétalisation : Les végétaux sont sélectionnés pour leurs capacités à s’adapter aux conditions spécifiques de l’ouvrage : climat, ensoleillement, pente…
La végétation est constituée d’un couvert permanent résistant au gel, à la sécheresse et à l’excès d’eau. Elle a l’aptitude à couvrir le sol, à l’auto-génération et a un aspect décoratif. Elle est composée de plantes succulentes (type Sedum), de plantes vivaces et bulbeuses (type Œillet, Iris), de graminées (type Fétuques) et de petits ligneux (type Lavande). Pour le climat méditerranéen, les plantes sont essentiellement composées de sédums. Le complexe de végétation a une épaisseur de 5 à 15 cm pour une charge de 40 à 150 kg/m².
e. Quelques exemples locaux de toitures et de murs végétalisés :
Le mur végétalisé réalisé par GreenWall au Vieux-Port à Marseille
Un autre mur végétalisé sur l’avenue du Prado
Une toiture végétalisée en maison individuelle dans le 12ème arrondissement de Marseille